mercredi 15 décembre 2004

A l'aventure

Aujourd'hui est un grand jour pour tout le service dans lequel je travaille. C'est la glande (pas plus que d'habitude, mais assurément pas moins). La bien nommée Direction de la mutlinationale dans laquelle je travaille depuis peu nous octroie une journée pour organiser un voyage afin d'améliorer la cohésion du groupe. Ce qu'il faut pas entendre. Abteilungsausflug disent les autochtones. Pour moi, c'est une vaste masquarade, de la poudre aux yeux. Et pour couronner le tout, pas de quoi me dépayser, on part en France, à Strasbourg plus précisement. Je n'avais pas vraiment envie d'y aller mais si je ne suis pas de la partie, j'appréhende la suite des événements. Parce qu'il faut savoir que la mutlinationale est peuplée de faux-culs et de suceurs de sang. Plus ils en ont, plus ils en veulent. Quand on voit qu'il y a 70% de cadres dans cette entreprise et qu'ils sont payés au moins 40 000 € (QUARANTE MILLE) brut par an (sur 12 mois) et qu'ils essaient toutes les combines possibles et imaginables pour ne payer 5 € (CINQ) de parking pour l'après-midi, ca me rend malade. Rien qu'à émettre l'hypothèse de ma non-participation, c'était déjà une infâmie pour beaucoup d'entre eux (parce qu'ils croient à l'idée d'un groupe soudé... C'est beau ces sentiments...)

Alors, forcément, me promener toute l'après-midi avec des enfoirés de première (qui ne parle pas un mot de français mais qui compte bien sur moi pour les aider dans leurs diverses amplettes), ca me met hors de moi. A croire que la France, c'est simplement des babioles moins chers qu'en Allemagne...
Heureusement que dans le lot, il y a des personnes vraies, authentiques, qui te parlent d'autre chose que de sous et de boulot. Je crois que je ne vais pas essayer de m'intégrer à l'équipe cet après-midi. Qu'ils aillent où ils veulent. Les gens qui ne disent jamais "bonjour" (si si, ça existe, il y en a 3 qui sont dans le bureau de l'autre côté du couloir) et qui sont censé travailler avec toi pourront déambuler comme des grands dans un pays où ils ne connaissent pas la langue. Malheureusement, les Alsaciens sont trop gentils et parlent souvent allemand. Je me serais régaler de les voir peiner pour se faire comprendre. C'est méchant ? Non, simplement juste. Après tout, on ne peut rester seul dans son univers et attendre que les gens viennent vers soi. Alors, ces personnes qui feignent la sociabilité, je les laisse derrière moi et je passe mon chemin.

Vaste mensonge que cette excursion... je préfère franchement les pauses café(s). Elles, au moins, sont spontanées et sincères.

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