mercredi 22 décembre 2004

Enfin...

Heidelberg en Vacances
Depuis plus de trois mois, je n'ai pu bénéficié de ce repos bien mérité communément appelé congés. Je quitte Heidelberg pour deux semaines, je ne verrai certainement pas ce château sous la neige. Tant pis. Ces fêtes de fin d'année sont l'occasion de retrouver mes racines avant de repartir une nouvelle fois vers l'Est. Toujours trop court mais à chaque fois plus intense. Et cette année, j'ai bien peur que le sapin soit trop petit. Une famille de six personnes avec trois cadres actifs, ca en fait des boîtes à ouvrir. Ca me rappelle ces petites étiquettes Plaisir d'offrir. Alors, cette année, maintenant que je compte moins, je ne me prive pas. Et dans l'histoire, c'est la petite dernière qui en profite. D'ailleurs, dans presque toutes les familles, c'est toujours le dernier né qui en "profite" le plus. Il a bien raison d'ailleurs ;-)

mardi 21 décembre 2004

Le petit dernier est né...

Depuis le temps que j'y passe mes soirées, le petit dernier a enfin vu le jour !!! Connexion Emploi a vu le jour il y a peu. Portail franco-allemand (ou germano-français pour les plus tatillons ou susceptibles) ayant pour but de favoriser les profils bilingues vivant à l'étranger. Encore un maillon de plus dans la coopération franco-allemande...

Si des détails vous interpellent, les idées/critiques/remarques/suggestions sont les bienvenues. Envoyez moi un mail ;)

samedi 18 décembre 2004

Rebelote

Tout a commencé comme cela ... Un mail avec pour titre "Weinachtsfeier/Christmas Party". Enthousiaste de la part de mes collègues, une jolie bannière dans ce mail (j'en volontairement enlevé le logo de l'entreprise ;))

Voila le décor planté. J'y suis allé, non pas sans appréhension après cet Abteilungsausflug. Et bien, je n'ai pas été deçu du voyage. Lorsque vous travaillez dans l'informatique, vous croisez des êtres étranges tous les jours. Au départ, on s'aperçoit naturellement qu'ils sont différents mais finalement, même s'ils ne sont pas "socialement avenants", on ne dit rien. Ils sont dans le monde. On pourrait même les appeler les Computer Freaks tellement ils sont étranges. Personne ne sait comment ils résonnent. Bref, ils ne communiquent pas. Il semblerait qu'il parle un langage barbare avec leur pc, ils restent incompris du vivant. Alors, vous n'imaginez pas ma surprise lorsque je les ai croisé hier soir, complétement disloqués en sautant (surtout pas en rythme) sur Killing in the name - Rage Against The Machine. Le regard amusé, je suis parti avec quelques apriori de moins.

Mais, pour une fête de Noël, ca ressemblait à tout sauf à une fête de Nöel... L'esprit n'y était pas. On a même eu le droit à le remise des récompenses pour les employees of the year. Vaste mascarade lorsque l'on sait (à juste titre) que l'un d'entre eux a été reconnu parce qu'il n'était pas compétent et que tu as fait (en plus du tien) son travail...
Finalement, la mutlinationale, c'est une blague au quotidien. Tous les jours une nouvelle surprise. Je n'irai pas confirmer les propos de l'auteur de Bonjour Paresse car je n'y adhère pas... Mais parfois, on s'en approche dangereusement !

jeudi 16 décembre 2004

Tout avec légereté ...

Ce fameux Abteilungsausflug, c'était ... comment dire ?? Ah, oui, une prémonition. Soit je suis trop fort, soit c'était prévisible. L'humilité me conseillerait d'opter pour la deuxième proposition, la raison également.
A peine débarqués dans Strasbourg (où ils ont dû payer les cinq euros de parking... ben oui, ils ont découverts que c'est difficile de se garer dans le centre de Strasbourg), les voilà qui se ruent sur le Glühwein (ou vin chaud). Qu'il est bon de siroter boire d'un coup son petit grand verre avec en arrière plan la Cathédrale de Strasbourg. D'ailleurs, il y a eu polémique... Pour eux, ce n'est pas ein Dom (traduction de cathédrale) mais ein Münster (traduction de cathédrale également). Polémique à deux sous. La différence serait très subitle. D'autant plus que certains pencheraient pour une disctinction à caractère géographique, linguistique et religieuse... Très compliqué en somme.

Bref, tout n'était pas perdu. Les personnes avec qui j'étais arrivé à Strasbourg ont bien du me suivre. N'ayant aucun plan en poche, ne parlant pas un mot de français (j'ai d'ailleurs demandé mon chemin et ce fûrent des anglophones qui à trois reprises me répondèrent qu'elles n'en savaient rien), ils étaient bien obligés de me suivre. Je fis donc office de "guide touristique". Sachant qu'ils allaient rejoindre le gros de la troupe au pied de la cathédrale, je les ai fait se garer du côté de la Petite France, petit quartier pittoresque, bourré de charme. Ces trois là n'ont pas perdu leur après midi pour aller voir un marché de Noël comme on en voit partout maintenant. Ils se ressemblent tous et cela devient navrant. Donc, une petite promenade sur les bords de l'Ill en traversant la Petite France par une nuit noire a déposé des étincelles dans leur yeux et des sourires sur leur visage. Mission accomplie. Ils sont repartis avec un souvenir de plus, un bon souvenir j'éspère.
Rien que pour cela, je réitérerai ces petites excursions avec ces collègues qui sont devenus, depuis plusieurs mois déjà, bien plus que cela. Ces rares personnes authentiques que je croise quotidiennement...

mercredi 15 décembre 2004

A l'aventure

Aujourd'hui est un grand jour pour tout le service dans lequel je travaille. C'est la glande (pas plus que d'habitude, mais assurément pas moins). La bien nommée Direction de la mutlinationale dans laquelle je travaille depuis peu nous octroie une journée pour organiser un voyage afin d'améliorer la cohésion du groupe. Ce qu'il faut pas entendre. Abteilungsausflug disent les autochtones. Pour moi, c'est une vaste masquarade, de la poudre aux yeux. Et pour couronner le tout, pas de quoi me dépayser, on part en France, à Strasbourg plus précisement. Je n'avais pas vraiment envie d'y aller mais si je ne suis pas de la partie, j'appréhende la suite des événements. Parce qu'il faut savoir que la mutlinationale est peuplée de faux-culs et de suceurs de sang. Plus ils en ont, plus ils en veulent. Quand on voit qu'il y a 70% de cadres dans cette entreprise et qu'ils sont payés au moins 40 000 € (QUARANTE MILLE) brut par an (sur 12 mois) et qu'ils essaient toutes les combines possibles et imaginables pour ne payer 5 € (CINQ) de parking pour l'après-midi, ca me rend malade. Rien qu'à émettre l'hypothèse de ma non-participation, c'était déjà une infâmie pour beaucoup d'entre eux (parce qu'ils croient à l'idée d'un groupe soudé... C'est beau ces sentiments...)

Alors, forcément, me promener toute l'après-midi avec des enfoirés de première (qui ne parle pas un mot de français mais qui compte bien sur moi pour les aider dans leurs diverses amplettes), ca me met hors de moi. A croire que la France, c'est simplement des babioles moins chers qu'en Allemagne...
Heureusement que dans le lot, il y a des personnes vraies, authentiques, qui te parlent d'autre chose que de sous et de boulot. Je crois que je ne vais pas essayer de m'intégrer à l'équipe cet après-midi. Qu'ils aillent où ils veulent. Les gens qui ne disent jamais "bonjour" (si si, ça existe, il y en a 3 qui sont dans le bureau de l'autre côté du couloir) et qui sont censé travailler avec toi pourront déambuler comme des grands dans un pays où ils ne connaissent pas la langue. Malheureusement, les Alsaciens sont trop gentils et parlent souvent allemand. Je me serais régaler de les voir peiner pour se faire comprendre. C'est méchant ? Non, simplement juste. Après tout, on ne peut rester seul dans son univers et attendre que les gens viennent vers soi. Alors, ces personnes qui feignent la sociabilité, je les laisse derrière moi et je passe mon chemin.

Vaste mensonge que cette excursion... je préfère franchement les pauses café(s). Elles, au moins, sont spontanées et sincères.

mardi 14 décembre 2004

Raison d'être

Ce blog se cherche une raison... une raison pour poursuivre. Cet éclat qui "animait" ces lieux disparaît peu à peu. La routine s'installe. Comment avoir un regard différent sur les choses que l'on s'approprie progressivement. Ou peut-être alors que ce sont elles qui nous forcent à l'adaptation. Alors, en attendant, je cherche comme certains un second souffle pour mieux rebondir, pour vous livrer autres choses que mes états d'âme.
Quand je lis d'autres qui racontent leur expérience avec une simplicité étonnante, une fraîcheur naturelle, j'en deviendrais presque jaloux ;) Alors, en attendant de retrouver le temps et l'envie de partager, je me balade ci et là, au gré des vents...

lundi 6 décembre 2004

VI

"Le véritable trésor, c'est de pouvoir compter sur les autres."
Massa Makan Diabaté, Extrait de Kala Jata

En ce moment, j'aimerais vraiment faire un court saut auprès de mes racines, me lover parmi ceux sur qui je peux compter. Même si ici, il y a des gens sur lesquels je peux compter, c'est toujorus différent. Heimweh on dit ici...
Patience, tout vient à point pour celui qui sait attendre.

mercredi 1 décembre 2004

V

"Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles."
Michel Leiris

"Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue."
Goethe

Alors que je suis censé travailler en Allemagne, avec des Allemands, des Américains, de Bulgares et des Indiens, après une réunion avec quelques uns d'entre eux...
Ma collègue me dit : "Je pense qu'ils n'ont pas compris tout ce que l'on a expliqué. Ca doit être un problème de langue, non ?"
Assurément, elle ne se souvient plus que je suis un bon Français avec un accent à couper au couteau (remarquez, pour les saucisses, ca peut servir ;)). Et là, je lui réponds avec un sourire signifiant mon agacement : "Pourquoi tu crois que je lui ai demandé de faire une synthèse des concepts abordés pendant cette réunion ? Pourquoi je m'amuse toujours à griffoner une page et à vous l'envoyer ? Si on est capable d'expliquer ce qui s'est dit, c'est que l'on a compris. Et c'est autant de temps de gagné par la suite..."

Maîtriser une langue est déjà bien difficile mais maîtriser deux voire trois langues relève presque des travaux d'Hercule. C'est seulement une fois parti à l'étranger que l'on s'accroche à notre langue maternelle. Mon regard a changé. Sur la Langue, la perception de l'"étranger"... Une épreuve rarement aisée que de vivre en dehors de ses frontières, cela force la modestie et l'humilité, l'introspection. Tout est alors question de remise en cause et de confiance en soi.