vendredi 11 mars 2005

Spectateur

Cette semaine, j'ai organisé une "Sweden Infossesion" comme on dirait dans le jargon du jeune cadre dynamique hype, branché et tout et tout. En fait, on a fait une pause café avec des collègues et je leur ai montré les photos. On m'a fait remarquer qu'il y avait quasiment aucune photo de personnes, que j'y étais peu. La semaine dernière, la question était déjà venue dans la conversation avec des amis qui étaient de passage sur Heidelberg.
Ben oui, je préfère photographier les paysages. C'est toujours avec précaution que j'essaie d'ôter le moindre personnage du cadre. Parfois, c'est mission impossible. Parce que je considère aussi que les photos "volées" sont toujours les mieux réussies, voilà pourquoi je déteste "prendre la pose" pour une photo. Lorsque tout le monde s'attend à voir le petit oiseau sortir, j'ai l'impression que l'émotion s'est envolée. La photo volée, c'est l'émotion à l'état pur, l'instantanéité, la spontanéité.

Mais voilà, prendre des photos, c'est joli. Ca crée des souvenirs, des choses à montrer. Ou plutôt, ca reproduit des souvenirs. On va se la péter devant les uns et les autes en disant "Ca, je l'ai vu de mes propres yeux. Bon, là vous pouvez pas bien vous rendre compte, mais en réalité, c'est encore plus beau.". Mais le problème, c'est quand l'on photographie des événements. On est obligé de prendre du recul, de rester simple observateur pour mieux cerner le tout et essayer d'avoir ce trait de génie qui fera une photo réussie. On s'exclut finalement. Alors, quand tout le monde autour de toi crée et vit un moment inoubliable, il ne te reste plus que le papier pour te souvenir. C'est pourquoi souvent, je préfère ne pas prendre de photos, simplement vivre le moment présent. Finalement, une photo, c'est bien futile.

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