Ces places de transits, je les ai côtoyées souvent pour de nombreuses raisons. Des allers-retours pour aller à Nantes, à Paris, à Lille, pour retrouver quelqu'un ou se retrouver soi-même, pour forcer le destin ou le laisser filer. A chaque fois, une certaine émotion, une impression, des états d'âmes, ces endroits où l'on se quitte, où l'on se retrouve, où l'on patiente se chargent de vous rappeler comme il est bon de faire de longs trajets pour retrouver quelque chose que l'on a perdu, oublié ou simplement quelque chose resté trop longtemps éloigné... Des amis, sa famille, des lieux gorgées de souvenirs, du dépaysement, l'envie de changer d'air...
Maintenant que je prends le train tous les jours pour aller au travail, cette saveur disparaît peu à peu, l'émerveillement qui l'accompagnait également. Tout cela devient commun. Seuls les "grands voyages" gardent cette saveur. Saveur d'autant plus intense qu'elle est bien souvent synonyme de retour vers la partie mère. Moments toujours impatiemment attendus, rapidement effacés. Ceux là même qui permettent de séparer distinctement la double vie que je mène. Inutile de vous expliquer qu'elles sont difficilement compatibles. La barrière de la langue reste encore et toujours un obstacle particulièrement handicapant. Non plus pour moi, mais bien pour mettre à mal les tentatives de conciliation entre deux cultures qui ont un lourd passé commun. La routine de l'expatrié sûrement...